La France a établi une feuille de route, SNBC, la Stratégie Nationale Bas Carbone pour lutter contre le changement climatique.
Elle définit une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre avec deux ambitions : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français.
4 scénarios pour Zéro émission carbone
L’ADEME, l’agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie, a réalisé un travail pendant 2 ans qui donne 4 scénarios différents pour arriver à zéro émission carbone en #2050. Publié en janvier 2022 avec le nom de « Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat », l'ADEME présente différents aspects économiques, sociétaux, technologiques et industriels pour arriver au même objectif mais avec des chemins différents.
Une prise de conscience de comment la société veut/peut participer, avec quels engagements, quels changements dans son mode de vie, dans ses habitudes de consommation et quelle place pour les nouvelles technologies.
Scénario 1 « Génération frugale »
La sobriété fait loi dans toutes les activités humaines. Il exige un changement fort des habitudes à niveau individuel et collectif :
Limitation de la construction et rénovation énergétique massive du bâti existant.
Réduction de la consommation énergétique individuelle et collective.
Changements des habitudes alimentaires (la consommation viande divisée par 3.)
Préservation maximale de l'environnement et forte augmentation de forêts pour leur optimisation en puits de carbone naturels.
Forte baisse de la mobilité motorisée, préférence des villes moyennes et zones rurales
Production locale et "made in France" avec une forte réduction de la consommation des produits et services
Priorité au low tech, réparable et durable
70% des matières premières recyclés
Résultats : + de la moitié de réduction de consommation d'énergie et utilisation des puits naturels pour la décarbonation avec -42Mtonnes CO2éq
Scénario 2 « Coopérations territoriales »
Il se base sur une économie du partage entre acteurs publics et privés et un mode de vie soutenable. Il se caractérise par :
La vie du "quart d’heure", habiter près de son travail, des écoles et des services publiques dans des villes moyennes.
Une consommation et une mobilité maitrisées et responsables.
Une alimentation locale à prix abordable.
Une mutualisation des équipements de l’habitat (par exemple des laveries communes par immeuble).
Une rénovation énergétique accélérée à 80% du parc immobilier.
Une réduction du transport routier importante.
L’industrie est décarbonée et le recyclage très optimisé.
Résultats : réduction d'énergie divisée par 2 et les émissions de carbone maitrisées à
-28 Mt CO2éq, avec des puits de décarbonation technologiques ciblés sur les industries plus polluantes.
Scénario 3 « Technologies vertes »
Appelé ainsi pour l’utilisation des nouvelles technologies numériques à la pointe où les changements des habitudes de vie sont inférieurs avec une consommation de plus en plus verte.
Les filières alimentaires sont plus performantes avec les nouvelles technologies.
La biomasse hautement exploitée : Forêts et cultures intensives pour l’usage énergétique.
Une priorité à l’habitat en métropole avec haute performance énergétique, même passive avec une déconstruction et construction très performante.
Une mobilité en hausse ; la voiture continue à évoluer vers un 100 % électrique.
L’industrie se décarbone avec l’usage de l’hydrogène et l’électricité est la principale source d’énergie utilisée.
Résultats : -40 % de consommation d'énergie et une décarbonation totale mais avec des inconvénients :
Des nouveaux besoins d’importation de l’hydrogène, donc, vers une société plus dépendante énergétiquement.
Une importante et continue augmentation de consommation du numérique.
Plus d’usage des puits de décarbonation technologiques avec moins de décarbonation naturelle.
Scénario 4 « Pari Réparateur »
Il est la continuation de notre société actuelle de consommation de masse.
Pour arriver à une décarbonation presque à zéro, il faut :
L’introduction des aliments de synthèse et des protéines comme les insectes.
La biomasse est très exploitée : cultures intensives pour l’énergie.
La construction de l’habitat est industrialisée, préfabriquée pour un bâti BBC ou même passive. Usage de la technologie pour la gestion et maîtrise de la consommation énergétique.
Plus de mobilité et plus d’industrie du numérique.
Recyclage exploité au maximum.
Les résultats sont moins conséquents : -23 % de consommation d’énergie et une décarbonation : +1Mtonnes CO2eq. Cela implique des inconvénients comme des nouveaux besoins en technologie de décarbonation sur les sites industriels mais aussi directement sur l’air, très consommatrices d’énergie.
Un chemin difficile pour Zéro émission carbone
La société doit évoluer pour réduire fortement la consommation énergétique : sobriété et efficacité sont les deux paramètres à retenir.
Nous devons accepter une prise de conscience sur la nécessité de la préservation du vivant pour le stockage de carbone et la réduction des gaz à effet serre, l’alimentation ou encore pour satisfaire les besoins d’énergie avec la biomasse.
Nous allons vers une alimentation basée sur la production durable et locale.
Il faut trouver un équilibre entre culture d’usage alimentaire et culture de biomasse d’usage énergétique.
Il faut s’adapter au changement climatique dans nos façons de construire et d’occupation des territoires.
L'économie circulaire sera une réalité bien développée.
Plus de 70% des énergies utilisées seront renouvelables, prépondérance de l’électricité et quasi-disparition des énergies fossiles.
France Ecologie Solidaire suit les tendances sociétales et les dispositions des institutions publiques en matière de transition énergétique en France et en Europe.
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